Grands Lacs: l'Accord-cadre, «meilleure base de travail» pour résoudre la crise dans l'Est congolais, selon le Conseil

21 octobre 2013 – Alors que les pourparlers de Kampala avec les rebelles M23 sont suspendus, la délégation du Conseil de sécurité qui s'était rendue début octobre dans la région des Grands Lacs a affirmé lundi que le retour à une paix durable dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) ne serait possible qu'avec la fin des soutiens extérieurs aux milices et groupes armés.
Cette mission du Conseil s'était rendue du 3 au 9 octobre en RDC, en Ouganda, au Rwanda et en Éthiopie, pour y évaluer l'application de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération.
Signé en février 2013 par la RDC et dix autres pays de la région, ainsi que par quatre organisations régionales et internationales, l'Accord-cadre propose une approche globale pour une paix durable dans les Grands Lacs. Chargé de suivre l'état de sa mise en œuvre, l'Envoyé spéciale du Secrétaire général Mary Robinson s'est également adressée aujourd'hui au Conseil de sécurité, avec le Représentant spécial pour la RDC, Martin Kobler.
Le représentant du Maroc, Mohammed Loulichki, qui dirigeait, conjointement avec son homologue de la France, l'étape congolaise de la mission, a souligné que le Conseil s'était efforcé de convaincre les parties de la nécessité de faire aboutir les négociations de Kampala entre les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et les autorités congolaises et d'œuvrer rapidement à la réforme du secteur de la sécurité.
« L'objectif de conclure les pourparlers de Kampala par un accord de paix visant à mettre fin à la rébellion du M23 n'a pu être atteint », a toutefois déploré M. Kobler, qui s'exprimait par vidéoconférence depuis la capitale ougandaise, où les pourparlers ont été suspendus dans la matinée.
Le M23 est issu du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), une rébellion qui avait signé un accord de paix avec le gouvernement congolais en mars 2009. Les rebelles du CNDP ont été intégrés à l'armée congolaise avant qu'ils ne se mutinent et ne fassent sécession en avril 2012 au Nord-Kivu. Ils réclamaient dans un premier temps l'amélioration de leurs conditions de vie, puis la pleine application de l'accord de mars 2009, avant de remettre en cause la légitimité des autorités congolaises. En novembre dernier, ils se sont emparés de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, avant de s'en retirer.
« Les parties sont parvenues à un consensus sur 8 des 12 articles du projet d'accord en discussion, parmi lesquels, ceux relatifs à la libération des prisonniers, la fin du rôle du M23 en tant que mouvement rebelle et la possibilité qu'il se transforme en parti politique, la mise en place d'une Commission de réconciliation nationale et le retour des personnes réfugiées », a expliqué plus précisément l'Envoyée spéciale, notant que les éléments relatifs à l'amnistie, au désarmement et à la réintégration des membres du M23 « étaient restés problématiques ».
S'exprimant elle aussi par vidéoconférence, mais depuis Addis-Abeba, Mme Robinson a expliqué que, selon le projet d'accord, l'amnistie et la réintégration étaient exclues pour tous les individus « reconnus coupables de crimes de guerre, d'actes de génocide ou de graves violations des droits de l'homme » et auraient été soumises à certaines conditions, notamment un serment d'allégeance à l'État et à la constitution congolaise.
« Les parties sont convenues de se réunir de nouveau pour surmonter leurs différends », a précisé l'ex-Présidente de l'Irlande, avant de dire qu'elle comprenait les doutes exprimés par certains membres du Conseil vis-à-vis de ces pourparlers et leur opposition à un appui de l'ONU, de peur que l'Organisation soit associée à un « mauvais accord ».
« Il n'y a pas de garantie que même avec le meilleur accord de paix possible, la paix et la stabilité retourneront de manière durable dans la région », a reconnu Mme Robinson, tout en soulignant les bénéfices immédiats pour les populations d'une cessation des combats.
L'Ambassadeur Loulichki s'est déclaré pour sa part convaincu que l'Accord-cadre demeure « la meilleure base de travail » pour relancer les efforts en faveur d'une solution durable à la crise dans l'est congolais, soulignant que la paix durable dépendait de l'arrêt des ingérences extérieures qui alimentent le climat d'insécurité.
« La situation sur le terrain, qui demeure volatile, est très préoccupante », a prévenu M. Kobler, indiquant que des troupes s'étaient massées des deux côtés de la ligne de front et que le M23 avait fait feu par deux fois sur des hélicoptères non armés de l'ONU, la dernière en date, le 18 octobre. « J'ai décidé de ne pas riposter pour ne pas mettre en danger les pourparlers de Kampala », a expliqué le chef de la MONUSCO, désormais dotée d'un Brigade d'intervention chargée de neutraliser les groupes armés.
Depuis l'émergence du M23, a fait observer le Représentant spécial, près de 200 combattants ayant déposé les armes ont affirmé « de manière crédible » à la Mission avoir été recrutés sur le territoire ougandais mais principalement sur le territoire rwandais.
« Toutes ces formes d'ingérence doivent cesser », a-t-il dit, avant de se dire encouragé par l'attitude constructive de Kigali, où il s'est rendu à plusieurs reprises.

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