Navi Pillay exhorte les dirigeants du Soudan du Sud à briser le cycle de la violence

24 décembre 2013 – Alors que le Soudan du Sud est le théâtre de violences interethniques, de détentions arbitraires, de déplacements de population, et désormais de charniers, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a enjoint mardi aux dirigeants du Soudan du Sud de lutter contre l'escalade de la violence et l'impunité.
La plus jeune nation du monde, qui a fait sécession du Soudan en juillet 2011, est secouée depuis une dizaine de jours par des violences qui ont provoqué le déplacement de plus de 80.000 personnes, dont 45.000 se sont réfugiées dans les différentes bases de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).
Le conflit a été déclenché par une tentative de coup d'état présumée menée par des soldats fidèles à l'ancien Vice-Président sud-soudanais, Riek Machar, limogé en juillet, contre le gouvernement du Président Salva Kiir. M. Kiir appartient à l'ethnie Dinka et M. Machar à l'ethnie Lour Nuer.
« La peur d'être tué en raison de son appartenance ethnique est palpable parmi les civils des deux communautés », relève Mme Pillay dans un communiqué de presse.
« Tous les dirigeants politiques et militaires doivent prendre position et agir pour faire comprendre que les violations des droits de l'homme ne seront pas tolérées et les responsables traduits en justice. »
Des exécutions extrajudiciaires en masse, le ciblage d'individus en raison de leur appartenance ethnique et des cas de détentions arbitraires ont été documentés au cours des derniers jours, note encore Mme Pillay. « Un charnier a été découvert à Bentiu, dans l'état d'Unity, et il y en aurait au moins deux autres à Juba. »
Les Conseillers spéciaux du Secrétaire général sur la prévention du génocide, Adama Dieng, et sur la responsabilité de protéger, Jennifer Welsh, ont publié eux aussi aujourd'hui une déclaration conjointe dans laquelle ils exhortent toutes les parties à faire preuve de retenue et à respecter le droit international humanitaire et les droits humains.
Ils demandent en particulier à tous les responsables politiques d'adresser des messages clairs afin de prévenir les attaques contre des individus ou des groupes en fonction de leur appartenance ethnique ou tribale. « Les attaques de ce type peuvent préparer le terrain à des crimes de plus grande échelle », préviennent-ils.
Le gouvernement du Soudan du Sud a la responsabilité de protéger toutes les populations du pays, indépendamment de leur appartenance ethnique ou de leur affiliation politique, soulignent les Conseillers spéciaux, qui ajoutent que les acteurs internationaux ont la responsabilité d'empêcher de nouvelles violations.
Le Haut-Commissaire a également exprimé son inquiétude quant à la sécurité d'individus arrêtés et placés en détention secrète, dont plusieurs centaines de civils qui auraient été raflés au cours de fouilles, maison par maison, et dans différents hôtels de Juba. Des centaines de policiers sud-soudanais ont également été désarmés et arrêtés dans différents postes de police à Juba.
Mme Pillay réitère son appel aux autorités pour qu'elles révèlent le lieu de détention de tous ceux qui ont été arrêtés, y compris les dirigeants politiques, pour qu'ils s'abstiennent de procéder à de nouvelles arrestations arbitraires.
Elle a exhorté tous les dirigeants, tant gouvernementaux que de l'opposition, à prendre des mesures immédiates pour empêcher de nouvelles violations des droits de l'homme, appelant aussi la communauté internationale à intensifier ses efforts pour protéger les civils et à renforcer la présence de l'ONU, notamment les effectifs de la MINUSS.
Le Conseil de sécurité doit se prononcer aujourd'hui sur un projet de résolution prévoyant de doter la MINUSS de 5.500 soldats et 400 policiers de plus, ainsi que d'actifs comme des hélicoptères de combat, conformément aux recommandations du Secrétaire général Ban Ki-moon.
« La MINUSS fait tout son possible, dans la limite de ses moyens actuels et face à une situation très volatile, pour protéger les civils, ainsi que les personnels des Nations Unies et internationaux sur le terrain », écrit M. Ban dans une lettre adressée au Conseil et qui présente ses propositions pour renforcer les capacités de la Mission.
Dimanche, par mesure de précaution, la MINUSS a annoncé que son personnel non-essentiel basé à Juba, la capitale sud-soudanaise, serait réinstallé dans la ville ougandaise d'Entebbe, jusqu'au retour de conditions de sécurité acceptables. La MINUSS a déjà évacué tout le personnel civil restant de sa base de Bor, dans l'Etat de Jonglei, vers Juba. Parallèlement, la mission envisage de renforcer sa présence militaire à Bor et Pariang.
Dimanche également, le Programme alimentaire mondial (PAM) a commencé de distribuer des vivres à près de 30.000 civils qui se sont réfugiés dans les locaux de la MINUSS à Juba et à Bentiu. Au cours des prochains jours, l'agence prévoit d'aider les populations de déplacées dans d'autres régions du pays.
Le PAM et ses partenaires font de leur mieux pour venir en aide aux nécessiteux dans des circonstances extrêmement difficiles, indique l'agence dans un communiqué de presse. Compte tenu des risques qui pèsent sur les vies des personnels humanitaires, les Services aériens d'aide humanitaire des Nations Unies, administrés par le PAM, aident 80 organisations humanitaires à assurer la sécurité de leurs employés, de manière à ce qu'ils puissent continuer de prêter une assistance humanitaire aux personnes touchées par le conflit.
« Le PAM travaille sans relâche à la fois pour fournir une aide alimentaire aux civils sud-soudanais et soutenir les travailleurs humanitaires qui ont besoin d'être réinstallés », explique le Directeur du PAM dans le pays, Chris Nikoi. « Nous appelons toutes les parties à protéger la vie de civils innocents et à respecter la neutralité des travailleurs humanitaires qui tentent d'aider les personnes dans le besoin. »

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