Une découverte sur les mouches des fruits devrait réduire certaines restrictions au commerce - FAO

Une découverte sur les mouches des fruits devrait réduire certaines restrictions au commerce - FAO



28 octobre 2014 – L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a annoncé mardi que selon une nouvelle découverte scientifique, les quatre variétés de redoutables ravageurs ailés des cultures fruitières sont, en fait, une seule et même mouche des fruits. Cette découverte devrait réduire certaines restrictions au commerce international tout en facilitant les mesures de lutte contre la capacité de reproduction de ces insectes nuisibles.

La mouche aux diverses appellations – Orientale, Philippine, Invasive, Asiatique de la Papaye – appartient en fait à la même espèce biologique, à savoir Bactrocera dorsalis, responsable de préjudices incalculables à l'horticulture et à la sécurité alimentaire à travers l'Asie, l'Afrique, le Pacifique et certaines parties de l'Amérique du Sud.

Cette découverte est le fruit d'une collaboration internationale entamée en 2009 et coordonnée par la FAO et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avec la participation d'une cinquantaine de chercheurs de 20 pays. Elle a été précédée d'une approche intégrative axée sur un examen empirique ayant fait appel à diverses disciplines.

La capacité d'identification précise des nuisibles est un élément essentiel de la lutte contre les ravageurs, notamment en ce qui concerne les mesures quarantenaires ou les interdictions frappant parfois les échanges internationaux de produits agricoles tels que les fruits et légumes.

Selon les résultats de l'étude coordonnée par la FAO et l'AIEA, les restrictions commerciales relatives à la mouche Orientale des fruits ne sont plus de mise lorsque l'insecte est présent aussi bien dans le pays exportateur que dans le pays importateur, a affirmé Jorge Hendrichs, un expert de la Division mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires en alimentation et agriculture.

« Ce résultat a des conséquences importantes pour la biosécurité des plantes au niveau mondial, en particulier dans les pays en développement d'Afrique et d'Asie », a indiqué Mark Schutze, l'auteur principal de l'étude et expert australien auprès du Centre de recherche coopérative sur la biosécurité des plantes (PBCRC) et chercheur à l'Université de technologie du Queensland (QUT).

« A titre d'exemple, les ravages provoqués par la mouche des fruits Invasive - aujourd'hui Orientale - à la production de fruits africaine avec des pertes de plus de 80% ont entraîné des restrictions commerciales sur les expéditions sous forme de refus d'entrée en Asie, en Europe et au Japon, ce qui a eu un impact économique et social négatif considérable sur les communautés paysannes », a précisé M. Schutze.

Les résultats de l'étude ont, par ailleurs, rendu encore plus simple l'utilisation des méthodes qui recourent à la technique de l'insecte mâle stérile pour empêcher la multiplication des colonies de ravageurs.

La technique de l'insecte mâle stérile, forme de contrôle des naissances appliquée aux nuisibles, consiste à lâcher dans les zones infestées un nombre considérable de mâles qui auront été auparavant stérilisés en laboratoire par de faibles doses de radiations. Ces mâles vont s'accoupler dans la nature avec des femelles sauvages mais celles-ci n'auront pas de descendance.

Ainsi, cette technique, appliquée systématiquement sur une large zone géographique, permet d'éliminer les populations de nuisibles d'une manière respectueuse de l'environnement.

Les laboratoires FAO/AIEA d'agriculture et de biotechnologie ayant démontré que les quatre mouches des fruits se croisent librement entre elles, il n'est pas nécessaire de recourir à des mâles des soi-disant différentes espèces, il suffit de lâcher uniquement des mouches mâles Orientales stériles contre les différentes colonies.

« Au plan mondial, accepter le fait que ces quatre nuisibles ne forment en réalité qu'une seule et même espèce réduira les obstacles au commerce international, améliorera la lutte contre les ravageurs et facilitera la coopération transfrontière internationale. Cela aura également pour effet de rendre les mesures de quarantaine plus efficaces, d'élargir le champ d'application des traitements post-récolte, d'améliorer la recherche fondamentale et, ce qui est encore plus important, de renforcer la sécurité alimentaire dans certains des pays les plus pauvres du monde », a affirmé M. Schutze.

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