Venezuela : Pillay appelle à cesser la rhétorique incendiaire et les violences
28 février 2014 – La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a condamné vendredi la violence qui a lieu depuis plusieurs semaines dans le cadre de manifestations au Venezuela, et elle a exhorté le gouvernement à assurer le respect de la liberté d'expression et du droit aux rassemblements pacifiques.
« La rhétorique incendiaire de toutes parts est nuisible et accentue le risque d'escalade d'une situation déjà tendue dans le pays », a souligné Mme Pillay dans un communiqué de presse. « Il est temps que toutes les parties prenantes cessent les agressions verbales et entament un dialogue constructif. Cette crise peut seulement être résolue si les droits de l'homme de tous les Vénézuéliens sont respectés ».
Mme Pillay a également exprimé sa préoccupation concernant les informations faisant état de l'usage excessif de la force par les autorités face aux manifestants, y compris lors d'un rassemblement jeudi dans la capitale Caracas. La Haut-Commissaire a condamné la violence qui a fait des morts et des blessés et elle a appelé toutes les parties prenantes à renoncer à l'usage de la violence.
Selon le Procureur général du Venezuela, au moins 13 personnes ont été tuées et 140 blessées depuis le début des troubles. Selon les chiffres officiels, 579 personnes ont été arrêtées.
La Haut-Commissaire a pris acte de l'arrestation de 11 membres des forces de police et des services de renseignement qui ont été accusés d'avoir commis des actes violents lors des manifestations, et elle a demandé que des enquêtes impartiales et indépendantes soient menées pour chaque cas où des personnes ont été tuées ou blessées afin que les coupables soient traduits en justice.
« Je suis préoccupée par le grand nombre de personnes arrêtées et selon nos informations, un grand nombre d'entre elles sont détenues au secret. J'exhorte les autorités à assurer que les gens ne sont pas poursuivis pour avoir exercé leurs droits aux rassemblements pacifiques et à la liberté d'expression », a déclaré Mme Pillay.
« Ceux qui sont détenus simplement pour avoir exercé ces droits doivent être libérés immédiatement. L'ensemble des cas doivent être traités conformément aux normes internationales de l'état de droit », a-t-elle souligné en ajoutant que des actions concrètes pour assurer le respect des droits humains serviront à désamorcer les tensions et à faciliter un règlement pacifique de la crise.
La Haut-Commissaire a affirmé qu'elle continuerait de suivre de très près la situation au Venezuela et qu'elle se tenait prête à fournir son assistance au gouvernement de ce pays pour assurer le respect des obligations du Venezuela conformément aux traités internationaux relatifs aux droits de l'homme.
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